Souvenirs de Baie des Pins 02
À l'aube au bord du lac
Michel et moi avons baisé encore quelques fois au cours du dernier mois des vacances, mais c'était toujours durant la journée. Nous ne pouvions pas prendre le risque de refaire notre promenade nocturne sans susciter de périlleuses interrogations tant de la part de ses parents que de ma mère. Si, la première fois, on disposait toujours de l'alibi de l'adolescent qui a profité de la nuit pour se glisser dans une voiture qui le faisait rêver et qui, surpris par le jeune propriétaire, avoue son « crime » et attire de la part de ce dernier non seulement le pardon mais la compassion, ce qui lui vaut une ballade de « miséricorde », une deuxième ou une troisième fois, cela eut paru douteux. Il valait mieux que Michel racontât qu'il avait perçu peu à peu mon envie d'une ballade dans sa voiture et qu'il avait décidé de me faire plaisir. Mais, ce geste de gentillesse d'un plus vieux pour un plus jeune, pour être crédible, ne pouvait avoir lieu que le jour ou tôt en soirée, pas au milieu de la nuit, bien sûr.
Nous retournâmes dans ce petit chemin de terre derrière les montagnes où nous reprîmes, sans crainte d'être dérangés, nos jeux de la première rencontre. Ce fut tout aussi bon et même encore meilleur parce que la gêne n'était plus là. Je dévorais son corps et je me livrais à mes fantaisies sans avoir peur de passer pour un pervers. Lui aussi était plus à l'aise. Cependant, il n'y avait pas les soubresauts nerveux de la première fois ni la peur, du moins dans mon cas, d'avoir affaire à un ogre tueur d'enfant, ni dans son cas, d'être dénoncé pour détournement de mineur. Il y avait quelque chose en plus mais aussi quelque chose en moins.
La fin d'août vint très vite et nous avons dû retourner au collège tous les deux. Ce n'était pas un hasard si nous fréquentions la même institution. Ma mère avait consulté la sienne avant de choisir le collège où je devrais faire mes études «classiques». Elle s'était finalement laissé convaincre par cette dernière et par le témoignage même de Michel. Je me suis donc retrouvé dans «son» collège en septembre. J'attendrais donc avec impatience l'été suivant et, quand il m'arrivait de le croiser dans les longs couloirs de l'institut, je rougissais, je le regardais de la tête aux pieds, je souriais, je tentais de prendre rapidement un peu de son odeur mélangée à l'air qu'il déplaçait et je lui disais cette phrase équivoque pour qui ne connaissait pas notre intimité, c'est à-dire tout le monde : « J'ai bien hâte à l'été prochain ».
Quand l'été arriva, je fus inconsolable car Michel avait décidé de s'inscrire au camp militaire d'été de Farnham. Je ne le verrais donc pas. Je me souviens avoir souvent pleuré avant de m'endormir me rappelant avec nostalgie notre première nuit dans la pinède des Iroquois.
Il est plus difficile dans la vie, du moins pendant la période de temps nécessaire pour se remettre d'un amour blessé ou perdu, et celle, parfois plus longue, pour se refaire d'autres désirs, d'être privé d'un bonheur qu'on a connu que de ne pas avoir connu ce bonheur du tout. La douleur d'avoir perdu quelqu'un de bien précis est plus amère que l'ennui de ne connaître personne. En vieillissant, quand l'âge commence à compter plus qu'on ne le voudrait, c'est le contraire qui se produit. On se souvient avec nostalgie des beaux moments qu'on a vécus mais on se sent heureux de les avoir vécus; alors qu'on vit douloureusement le manque de souvenirs et le vide de la mémoire amoureuse.
Il m'arrivait donc parfois la nuit, quand je ne parvenais pas à trouver le sommeil ou qu'un rêve nostalgique impliquant mes amours «mortes» avec Michel me réveillait subitement ne me redonnant pas le calme intérieur nécessaire pour me rendormir, que j'allasse m'asseoir près de la fenêtre de ma chambre et de passer de longs moments à fixer désespérément la rue, où personne ne passait bien sûr, ou bien de tourner mon regard en direction de l'arrière de la maison où s'alignaient les premiers arbres d'un petit bois de pins et de trembles. Je songeais alors à la nuit de délices que j'avais passée avec Michel et qu'une mémoire trop jeune et mal expérimentée me faisait considérer comme devant être l'unique moment, sinon le seul et le dernier de toute ma vie. J'imaginais que celle-ci serait désormais semblable à celle d'un prisonnier dans une oubliette et que personne ne viendrait jamais m'en délivrer. C'était ignorer, et cela était bien naturel à quinze ans, qu'il se trouvait encore bien des princes charmants sur les routes et que les hasards d'une vie les amènerait inévitablement à me croiser.
Une de ces nuits où je m'étais réveillé vers quatre heures pour regarder à ma fenêtre, je fus saisi par une sorte de vision. Un très bel homme, début de la vingtaine, grand, même très grand (il devait faire 1.90m), cheveux foncés et légèrement bouclés, musclé comme un nageur (musclé serré), en slip de bain couleur marine et pieds nus, portant une ligne à pêche sur ses épaules et dans une main un petit coffret de pêche sans doute, marchait à grands pas, dédaignant la fraîcheur de la nuit, en direction du lac. Quand il eut rejoint le petit sentier qui, du fond de la rue, séparait celle-ci du lac par un petit bois de pins de 500 mètres environ, il s'y engagea et disparut. J'ai vraiment cru à une «sorte» de vision. Cela ne pouvait pas en être une cependant car je savais pertinemment qui était ce jeune homme. En réfléchissant un peu, j'ai cessé de trouver étrange qu'il aille pêcher au petit matin car c'était en effet une bonne heure pour la pêche. Ce qui restait mystérieux, c'était sa tenue. Il devait sûrement avoir froid. La fin de la nuit est toujours fraîche. Et puis, pourquoi n'apportait-il pas d'en-cas, ni de couverture, ni de blouson en cas de pluie? Il n'avait rien d'autre que sa ligne et son coffret d'agrès. Et puis, s'il lui prenait l'envie d'enlever son maillot marine, il serait tout nu! Enivrante perspective! Je me sentais déjà mieux.
La nuit suivante, je fis des efforts pour me réveiller assez tôt pour voir s'il ne reparaîtrait pas. Oui! Un peu après 4 heures, il repassa en direction du petit bois pour rejoindre le lac. Il était toujours vêtu de son seul slip Marine.
Quand il eut disparu dans le petit bois qui menait au lac, je m'aperçus que j'étais bandé et que, dans ma tête, se bousculaient bien des images. Je l'imaginais enlevant son slip de bain dans une chaloupe et se masturbant sur le lac ou sur la plage déserte sous la rosée du matin. Dans un autre scénario, je me voyais lécher ses larges pieds qui avaient foulé la terre du sous-bois et le sable frais de la plage. Je lui enlevais son slip Marine très ajusté et je léchais sa queue. Je prenais ses couilles dans ma bouche. Je me suis recouché et je me suis branlé pour pouvoir trouver le sommeil tant j'étais excité. Après l'orgasme, j'ai résolu de poursuivre mes recherches et de tenter de l'approcher. L'image de Michel allait donc s'estomper peu à peu derrière la construction d'un nouveau désir qui, je l'espérais sans me l'avouer, allait ajouter un nouveau souvenir à ma jeune mémoire.
Mon nouveau fantasme s'appelait Jean-Marie. Il était le plus jeune d'une famille de quatre enfants, trois garçons et une fille. Sa mère, veuve, avait décidé de s'établir définitivement à la campagne. Elle avait fait isoler la maison pour l'hiver afin d'y passer l'année avec ses enfants; cela qui coûterait moins cher que vivre en ville. Mais les enfants avaient grandi. La fille était mariée et deux de ses fils vivaient désormais à Montréal. Ils ne venaient visiter leur mère que très rarement. Jean-Marie demeurait donc seul avec sa mère. À vingt-trois ans, il pouvait donc faire un peu ce qui lui plaisait. Si l'envie lui prenait de pêcher tout nu dès potron-minet, qui eut pu l'en empêcher?
Il sortait d'ailleurs fort peu. Plutôt secret et discret pour un jeune mâle aussi beau et sexé. On le voyait quelquefois, le samedi soir surtout, se rendre au Lounge de l'hôtel Montlieu, sur la «grand route», où il y avait des spectacles d'artistes souvent bien connus. Étonnamment d'ailleurs pour un si petit hameau! Je dis « étonnamment » car l'éloignement de la ville ne permettait pas de supposer qu'on pût y trouver de tels artistes (je raconterai dans un autre Souvenir ce qui m'arriva à la suite de l'un de ces spectacles).
Mes investigations nocturnes me conduisirent à conclure que, sauf exception, mon Jean-Marie allait à la pêche les samedis et les dimanches matin. La semaine, je ne le voyais pas, sauf durant la journée quand il passait devant notre chalet pour se rendre à la petite épicerie pourvoirie près de l'orée du petit bois. Mais, de jour comme de nuit, il portait toujours son éternel slip Marine et il allait toujours pieds nus. Inutile de vous dire, maintenant que vous connaissez mieux mes fantasmes, que mes images mentales me suggérèrent bien vite combien ce slip nylon couleur marine devait contenir de merveilleuses odeurs. Il semblait abriter son cul et ses couilles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Un dimanche qu'il pleuvait des cordes, je me suis très difficilement levé à quatre heures, difficilement car la pluie qui tombait sur le toit de bois du chalet agissait comme une berceuse et prédisposait au sommeil. Aussi, je croyais bien que le mauvais temps ne le ferait pas sortir de chez lui. Mais je tenais tout de même à prendre mon quart de garde, comme d'habitude, devant ma fenêtre. Surprise! Malgré la pluie qui rendait la rue boueuse et l'air plutôt frisquet, couvert seulement de son éternel slip Marine et tenant dans ses mains son unique équipement de pêche, il allait allégrement vers le lac. Ses cheveux assez longs et serrés tombaient lourdement sur ses épaules. Des mèches humides et pointues descendaient sur son front comme des dents noires. Elles étaient moins menaçantes que terriblement sensuelles.
La pluie rendait aussi le slip brillant et presque translucide. À chacun de ses pas, je contemplais le mouvement gracieux de ses fesses qui s'étiraient, chacune à son tour alternativement, pour reprendre ensuite leur forme de goutte, belles comme des poires mûres dont la pluie avait attendri la dureté habituelle. Il me semblait aussi, mais prenais-je mes désirs pour la réalité, que la bosse à l'avant de son slip était plus grosse que d'habitude. Que pouvais-je faire pour le rejoindre sans paraître tout à fait idiot à ses yeux et sans perdre ma réputation? Quel pourrait être mon alibi s'il me surprenait à le suivre? Comment lui indiquer mon désir de lui sans perdre ma dignité? Toutes ces questions restaient sans réponse aucune. Et le temps pressait...Et je mourais d'envie de...
À ces questions premières le concernant s'en ajoutaient d'autres. Comment pouvais-je aller à la plage, au petit matin et sous une pluie battante, sans éveiller les soupçons de ma mère? Mais, toujours sans réponse à mes questions, mon esprit et mon sexe se mirent en mode «opération» défiant ce que j'appellerais le simple bon sens.
Dans le tourbillon de mes inquiétudes, et je devrais dire malgré lui, j'ai enfilé mon propre slip de bain Adidas qui était particulièrement sexé et ajusté. J'ai écrit cette fois (contrairement à la nuit où j'étais parti avec Michel) un mot à ma mère qui lui disait que, n'arrivant pas à dormir à cause précisément du bruit de la pluie, l'idée m'était venue, laquelle je trouvais très romantique et amusante, d'aller justement me balader sous l'averse. Elle me croirait complètement cinglé, mais j'espérais être de retour avant qu'elle ne se lève et ne découvre mon mot. J'ai déposé le billet sur mon lit, bien à la vue, et je suis sorti sans bruit, également pieds nus, en direction de la plage.
Au bout du petit bois, presque parvenu à la plage, j'ai ralenti le pas et j'ai parcouru du regard l'ensemble du décor pour tenter de le repérer. Il n'y avait pas de chaloupe au large et je ne voyais personne sur la plage. J'étais étonné mais j'étais surtout déçu et triste. Avais-je fait tout cela pour rien? Je restais là, pensif et penaud. Une voix, derrière moi, me fit sursauter. C'était lui! Beau comme un dieu! Apollon sortant des eaux du grand bassin à Versailles! Il était trempé comme un canard. Mais, en me retournant vite sous l'effet de la surprise, mes narines déjà expertes pour mon âge, avaient cru attraper, portées par les ailes du vent, des fragrances prometteuses de bonheur. Je vis aussi presque tout de suite qu'il était bandé comme un cheval. Mais je ne fixai pas son slip avec trop d'attention de peur de l'effaroucher.
« Salut! me dit-il en avalant sa salive et après une seconde de pause, qu'est ce que tu fais ici, à cette heure-ci et par un temps pareil? » _ « Et toi? » lui répondis-je comme si j'eusse ignoré l'avoir déjà vu aller pêcher.
« Je viens pêcher. Le poisson mord plus facilement les matins de pluie. Il s'approche davantage du bord de l'eau. Je n'ai pas besoin de prendre la chaloupe » _ « Tu viens souvent pêcher comme ça à l'aube? » lui demandai-je, satisfait de mon apparente innocente question.
« À toutes les fins de semaine, me répondit-il. Ça m'excite d'être tout seul comme ça sur la plage, dans le noir, à regarder l'aube se lever, surtout les jours de pluie. Je me sens un peu comme les premiers hommes apparus sur la terre. Ce sont les mêmes éléments. C'est la même nature, du moins très semblable, sauf à quelques millions d'années de distance. Ça me fait frémir de penser que dans quelques millions d'années, d'autres hommes feront la même chose à ma place. Parfois, je reste assis longtemps sur la plage, en écoutant l'infini et j'ai l'impression que des voix venues d'ailleurs, d'un autre temps, me chuchotent comme des mots d'amour. » Il avait pris le ton calme de la confidence.
« Wow! C'est beau ce que tu racontes là, ajoutais-je en guise de «réconfort». Moi aussi, je me sens un peu comme toi (peut-être ce pieux mensonge ferait-il de lui mon tendre ami). Je suis sorti dans la nuit pour venir à la plage parce que le bruit de la pluie semblait m'indiquer une route à suivre, une sorte de chemin vers l'infini, une rencontre d'un «autre type», d'un troisième type peut-être. Mais, ajoutais-je sur un ton malin et coquin, les hommes primitifs ne portaient pas de slip de bain comme nous en portons. »
Il devint un peu rouge et mal à l'aise. Lentement, comme après une difficile réflexion, pesant les pours et les contres, il ajouta lentement comme sur le ton de l'ultime confidence : « C'est que, sa voie traînait dans sa gorge, je n'en portais pas tout à l'heure. Comme j'ai entendu un bruit venant du sentier, je l'ai vite remis et je me suis caché pour voir qui c'était. »
J'ai failli dire que c'était la raison pour laquelle je ne l'avais pas vu tout de suite, mais cela eut été l'aveu que j'étais venu pour le rejoindre. À la place, j'ai dit brillamment, et j'étais fier de ma trouvaille : « Moi aussi, j'étais sur le point d'enlever le mien quand tu m'as dit `Salut'! Maintenant que tous les deux on sait ce que l'on vient faire ici, qu'on cherche à retrouver la sensation que vivaient les hommes primitifs, on peut peut-être l'enlever? Qu'en penses-tu? Ce serait encore plus excitant et plus réel parce que les vrais hommes primitifs n'en portaient pas et ne se retrouvaient pas toujours seuls sur les plages. »
_ « Tu as raison, mais je suis gêné, me dit-il, parce que le vent, la pluie, la nuit, ma nudité avant que tu arrives, ça m'a fait bander. _ « Moi aussi, je suis bandé, lui dis-je en lui montrant mon slip de bain Adidas de la bordure duquel dépassait assez fièrement ma queue. La sienne était couchée dans son slip et suivait sa taille presque parallèlement au sol. Elle semblait farouchement grosse et dure. « Ok! ajoutai-je, je vais enlever le mien en premier mais il faut que tu me suives. » Et sans attendre sa réponse, j'ai baissé mon slip de bain devant ses yeux surpris dans lesquels je voulais voir du ravissement, révélant ma queue de 15 ans dans toute sa gloire. Timidement, avec une certaine hésitation, il enfonça les pouces dans la bordure élastique de son slip et le retira complètement. Sa queue a bondi. Une pure merveille! Elle était coiffée d'un beau gland qui sortait presque complètement de son prépuce. « T'es content là maintenant! » me dit-il sur le ton de quelqu'un qui finalement se résigne à obtempérer à une incessante demande.
« Oh! Oui » ajoutai-je, et puis, comme dans une exclamation étouffée par la gêne : « T'es vraiment beau! Et puis tout suite, comme pour me reprendre un peu et me donner une contenance après cette exclamation qui révélait mon vrai désir lequel n'avait plus rien à voir avec mon idéal de retour aux sources de l'humanité primitive, «t'as vraiment l'air d'un homme primitif, comme ça tout nu, sous la pluie battante, grand, mouillé, les pieds pleins de boue, comme dans les images»...j'allais dire celles que j'avais imaginées dans mon lit en me masturbant après t'avoir regardé passer dans la rue...mais j'ai dit plutôt : « les images que je me faisais des hommes primitifs quand je t'entendais en parler tout à l'heure. »
En rougissant un peu, il me demanda de le suivre à sa cachette habituelle, une sorte de petite baie qu'on atteignait seulement en marchant un peu dans l'eau du lac. Mais cette petite baie était à l'abri des regards indiscrets et donnait le temps de se rajuster si un visiteur impromptu apparaissait à l'horizon. Toutefois, elle ne nous protégeait pas de la pluie évidemment, seulement un peu du vent. C'était frisquet et je tremblais beaucoup. « Que fais-tu d'habitude pour te réchauffer? » lui demandai-je, bien naïvement cette fois-ci.
Après un long silence durant lequel je le voyais livrer un combat intérieur entre l'envie de dire une vérité compromettante et la nécessité de mentir pour se protéger, il décida finalement d'être vrai jusqu'au bout, comme cela était bien commencé, et il murmura doucement en se retournant tout en se penchant vers mon oreille : « Je me masturbe». Il se redressa pour ajouter : «C'est super de jouir comme ça, tout nu à l'aube, sur une plage ou dans une chaloupe, un peu sale et en tremblant de froid. Ça fait vraiment primitif. Ta conscience semble rejoindre l'univers quand tu éjacules. Il y a des millions de vies possibles qui coulent sur ta queue pendant que ton sperme glisse lentement vers tes couilles et entre tes jambes. »
Saisi par l'image hyper excitante qu'il faisait surgir dans ma tête, j'ai lancé : « Je veux qu'on le fasse ensemble, qu'on se regarde jouir, les pieds dans l'eau du lac avec la pluie qui nous tombe dessus! Ok? » Et sans attendre sa réponse, je me suis approché du lac, j'y ai trempé légèrement les pieds et, en écartant les jambes pour lui donner une meilleure vue, j'ai empoigné ma queue et j'ai commencé à me masturber. Une bonne minute plus tard, car il avait encore quelques résistances, il se glissa à côté de moi. Il écarta aussi ses jambes, sans doute pour me donner également une plus belle vue et, avec sa main gauche (j'étais droitier), ce qui me donna encore un meilleur point de vue, il serrait sa queue et commençait des mouvements lents de haut en bas en dégageant son gland complètement à chaque descente. Il se tournait vers moi et moi vers lui et on se montrait nos queues toutes gonflées. La pluie coulait sur nos corps et nos cheveux collaient sur nos visages et sur nos nuques.
Je vivais une folie et, au risque d'attraper la crève, je voulais la vivre jusqu'au bout. Pour se protéger de l'arrivée possible d'un éventuel visiteur, on avait placé près de nous nos slips de bain. Son fameux slip couleur marine qui avait nourri mes fantasmes depuis quelques semaines, gisait là, à côté de moi. Soudainement, sans lui demander la permission, je l'ai pris, je l'ai retourné à l'envers et je me suis mis à en sniffer le fond avec de grandes respirations. « WOW! dit-il, c'est super cochon de te voir faire ça. Ça m'arrive de le faire à la maison parfois surtout quand ça fait longtemps que je le porte et qu'il sent bien mon sexe et mon cul. » « Comme maintenant », lui dis-je, ce qui le fit rougir de honte. Mais j'ai ajouté aussitôt : « Tu ne peux pas savoir comme ça sent bon! C'est super excitant! Ça aussi c'est primitif. » C'était l'odeur naturelle d'un beau mâle qui ne prend pas de douche à tous les jours et qui enfile toujours le même maillot en y laissant des traces involontaires de son intimité. Mais j'y percevais aussi l'odeur du lac. « Tu dois te laver au lac? » Il fit signe affirmativement. « Mêlée à celle de ton cul et de tes couilles, même l'odeur du lac est excitante. » Timidement, il a souri en guise de remerciement et sans doute aussi de reconnaissance.
Puis, j'ai déposé son maillot Marine sur le sable pour ne pas perdre une minute du spectacle qu'il m'offrait en se branlant. Alternativement, on se regardait droit dans les yeux puis on fixait ensuite les beaux morceaux que chacun branlait devant l'autre. Comme je tremblais toujours, il me dit en se retournant comme pour me montrer quelque chose: « J'ai un autre petit secret que je gardais pour plus tard. Tu vois le petit sentier au fond de la petite baie creusée par la plage derrière toi, près de l'orée du bois? À deux minutes de marche, j'ai installé une tente que je laisse là-bas en permanence, justement pour les jours de pluie ou de trop grande fraîcheur. On y serait mieux et tu tremblerais moins. » C'était miraculeux! On ramassa nos maillots de bain et la queue claquant contre les cuisses, on marcha jusqu'à la tente.
À l'intérieur, il y avait de grandes couvertures, vieilles et trouées, mais chaudes et sèches, et de gros coussins. Il étendit les couvertures et installa lui-même les coussins pour qu'on soit assis directement l'un en face de l'autre. Il allongea les jambes et, tout en les écartant, vint les placer sur les miennes qu'il me demanda d'écarter aussi. On avait donc une vue fantastique de nos sexes et de notre entrejambe.
On a repris tout naturellement notre branlette. À son tour, il ramassa mon slip de bain et se mit à en sniffer l'intérieur. Je n'arrivais pas à croire que cela m'arrivait. Le gars de mes fantasmes, un homme, qui sniffait mes « bobettes », celles d'un jeune homme de 15 ans. Il murmura avec une voix très sourde et sexée : « Si mon maillot sent le cul d'homme, le tien sent le cul de jeune garçon. Ça me rappelle quand je sniffais les slips de mes frères. Ils étaient plus vieux que moi, mais à 13 ans, j'avais déjà commencé à piquer leurs sous-vêtements dans le panier à lessive. J'y trouvais souvent du sperme, toujours un peu de pisse et parfois un petit plus de négligence. Alors, ça me rappelle des tas de souvenirs! »
Comme je le trouvais chanceux d'avoir eu des frères! Ça me manquerait toujours, bien que j'aimasse beaucoup ma sur. Plus tard, il devait me raconter ce qu'il avait vécu avec l'un de ses frères. Cela pouvait expliquer qu'il avait des fantasmes semblables aux miens mais pour des raisons différentes, bien sûr. Toutefois, ce matin là sur la plage, il se contenta de me dire qu'il avait piqué les sous-vêtements de ses frères pour les sniffer.
Il déposa lentement mon slip de bain, puis une question vint sur ses lèvres, tout en s'articulant difficilement. Je sentais qu'elle était en rapport avec ce qu'il venait de faire avec mon slip. Je lisais dans son regard une sorte de logique. Il me dit finalement: « J'aimerais mieux sentir les vraies choses. Tu veux bien faire ce que je vais te demander? » Je fis un signe affirmatif car j'avais tout compris Il releva ses jambes pour faciliter le déplacement des miennes et il me dit : « Caresse ta poche avec tes doigts et imprègne-la bien de ton odeur. » J'ai obéi.
Après deux ou trois minutes, il chuchota : « Approche et fais-moi sentir tes doigts. En sniffant mes doigts, il a commencé à se branler plus vite et plus fort tout en émettant des sons de plaisir. Puis, il me demanda encore de faire les mêmes gestes, mais cette fois-ci après avoir caressé mon cul. Wow! J'étais au paradis! Il aimait les mêmes choses que moi. On aurait dit que ses yeux tournaient dans leur orbite quand il sniffa mes doigts. Je l'ai laissé prendre son plaisir et j'ai dit : « À mon tour maintenant. Je veux le même service ». Tout en continuant de fixer ma masturbation, il ramassa sa poche dans la paume de sa main et la massa quelques minutes et, tout naturellement, il me tendit sa main. Quand il vit à quel point je prenais du plaisir à la sentir, il se mit à respirer de plus en plus fort et il se laissa tomber sur les coussins. Il releva les jambes en les écartant bien et posa deux doigts sur son cul. Il le caressa amoureusement tout en enfonçant l'un d'eux un peu à l'intérieur. Puis, il reprit sa position assise face à moi et il sentit ses propres doigts avant de les tendre vers mes narines. En sniffant ses doigts, il avait laissé échapper une série de « AHHHHHHH! » et, la voix presque coupée par l'émotion et l'excitation, il m'a dit : « Je pense que tu vas aimer ça. Mon cul m'a toujours fait flipper. Je vais enfin savoir si je suis tout seul à qui il fait cet effet là»
Quand ses doigts touchèrent mes narines, je me suis senti envahi par une force sensuelle extrême qui éclaboussait tout mon monde intérieur comme un univers en expansion. Le fond de son slip Marine n'était qu'un pâle reflet de cette authentique merveille. Elle contenait une telle puissance de musc, de terre noire et de testostérone qu'un vieillard y aurait retrouvé la vigueur de sa jeunesse. Ma queue donna quelques bons coups d'appréciation comme si elle se préparait à gicler. Je l'ai attrapée avec la main et je l'ai serrée très fort pour m'empêcher de jouir sur le coup. Il remarqua mon excitation et il me dit : « Comme c'est beau de te voir comme ça! Je savais bien que tu l'aimerais mon cul... puis après deux ou trois secondes, il ajouta... Je n'en peux plus! Faut qu'on se crosse et que j'éjacule bientôt parce que mes couilles vont éclater!» Tout en continuant de sentir ses propres doigts et moi les miens, on a repris notre branlette. Mais, si nos nez étaient occupés à sniffer, nos yeux ne lâchaient pas le spectacle que chacun donnait à l'autre. Il me prit soudain l'envie incontrôlable de glisser mes propres doigts entre ses jambes pour aller caresser son cul directement afin de pouvoir le sentir sur mes propres doigts, sans l'intermédiaire des siens. En les présentant à mes narines, j'ai cru que tout chavirait.
La tente sentait le «chat» mouillé. Nos corps humides, la sueur de notre excitation, l'odeur de nos sexes, de nos culs et de nos chevelures détrempées, toutes ces fragrances emplissaient la tente. Mus par un même désir de se rendre au bout de cette première rencontre si exaltante, on se branlait à toute allure, la bouche ouverte, nos chevelures qui battaient sous les contrecoups du mouvement de nos mains lançaient des gouttes d'eau partout. Les yeux fixés sur le sexe de l'autre, dans une longue plainte qu'on étouffait pour qu'elle ne se répercute pas dans l'horizon silencieux du jour maintenant levé, on souleva nos reins et on laissa gicler nos queues désormais prêtes à exploser. Le sperme vola sur le partenaire d'en face. J'ai reçu presque tout son jus dans la figure parce qu'il était plus grand que moi. Malgré mes efforts pour jouir sur sa face, une bonne part de mon sperme atterrit seulement sur sa poitrine. Mais, instinctivement et communément, sans consultation préalable, chacun lécha tout ce qui était sorti de la queue de l'autre et les résidus de notre propre semence qui dégoulinaient le long de nos sexes.
Satisfaits, mais fatigués, essoufflés aussi après cet effort, on tremblotait tous les deux. Me regardant cette fois avec attendrissement et d'une voix pleine de bienveillance comme celle d'un grand frère, Jean-Marie me dit qu'il vaudrait mieux rentrer pour ne pas prendre froid...peut-être avions-nous déjà abusé de nos forces et de notre possible résistance au froid et à l'humidité. On s'assécha avec les couvertures avant d'enfiler nos maillots encore tout trempés. Puis, ensemble, on reprit le chemin de notre rue en prenant bien soin de se séparer en arrivant à la bordure du petit bois qui servait de frontière avec la «civilisation». J'ai pris les devants après que l'on ait fixé un autre rendez-vous pour le jeudi suivant, en soirée cette fois-ci, vers 21h, dans la tente qu'il me serait maintenant facile de retrouver.
De retour à la maison, la famille dormait encore. Les dimanches matins, et surtout s'il pleuvait, on se levait plus tard. Ma grand-mère seule était déjà debout. Mais, sourde, elle ne m'entendit pas rentrer. Je me suis presque glissé dans ma chambre en empoignant une grande serviette au passage. J'ai regardé juste à temps par la fenêtre pour le voir repasser dans la rue avec son équipement de pêche. Cette fois-ci, les odeurs externes et internes de son maillot couleur marine n'avaient plus de secrets mais elles conserveraient pour toujours dans ma mémoire le souvenir de l'indicible mystère du désir.
En me couchant, j'eus un doute. Avais-je vraiment vécu ce qui venait de m'arriver ou avais-je rêvé tout cela? En passant mes doigts sur mon nez pour retenir une envie d'éternuer, je n'eus plus aucun doute.
Prochain épisode...Un serment sous la tente Alexandre