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Souvenirs de Baie des Pins 01
La pinède des Iroquois
Vous avez dû remarquer, si vous avez été un lecteur fidèle de mes textes, que je suis fasciné par la vue mais aussi par l'odeur des hommes et des jeunes hommes qu'il m'a été donné de connaître au cours de ma vie jusqu'à présent. Longtemps je me suis demandé pourquoi, mais surtout d'où, pouvait me venir cette double fascination. Dans le texte Niagara Falls (pas encore publié), je vous ai raconté ce moment terrible et humiliant où j'avais été découvert au collège en train de sniffer le banc de piano d'un camarade que je désirais depuis longtemps et qui venait justement de terminer son petit concert. Dans cette nouvelle série intitulée Souvenirs de Baie des Pins, je vous raconterai des moments privilégiés qui, jusqu'à maintenant, sont demeurés secrets et remisés au fond de ma mémoire. J'ose espérer qu'ils sauront permettre à plusieurs, soit de vouloir vivre pareillement de tels fantasmes, soit de se rassurer sur eux-mêmes en les reconnaissant et en les acceptant s'il en ont déjà vécus de semblables ou, tout bonnement, de s'amuser en suivant le chemin mystérieux des fantasmes que j'avais envie de partager avec vous.
Bonne lecture!
...
Autour de mes douze ans, mon père, voulant me faire plaisir, sans doute pour compenser ses nombreuses absences, acheta un petit chalet, joli et modeste, situé à environ une quinzaine de kilomètres de la réserve iroquoise d'Oka (Kanesatake), à un endroit qui s'appelait Baie des Pins.
Les chalets comme le nôtre étaient construits, pour la plupart, le long de rues perpendiculaires au lac des Deux-Montagnes lesquelles, comme cela est presque la norme depuis la Nouvelle-France, rejoignaient une route nationale qui, autrefois, était appelée un rang lorsque les terres n'étaient pas réparties en lots d'habitation mais plutôt organisées pour l'agriculture.
Notre chalet était situé sur l'une de ces petites rues, non pavées, qui formait une sorte de cul-de-sac, car d'un côté elle se terminait par un petit bois percé d'un sentier qui menait au lac et, de l'autre, elle venait buter contre le rail du chemin de fer local. En diagonale avec notre chalet, il y avait une toute petite rue, perpendiculaire à la nôtre, qui permettait de relier notre rue avec sa voisine. Au coin de ces deux rues, la nôtre et celle qui servait de relais, habitait un couple avec un jeune garçon qui avait 16 ans quand mon père acheta le chalet. Il avait donc quatre ans de plus que moi.
J'étais fasciné par ce garçon. Je le trouvais beau et sexé. Je fantasmais déjà, à 12 ans seulement, sur le plaisir que je pourrais obtenir si je pouvais m'approcher de lui d'assez près pour percevoir son odeur. Mon imagination de jeune ado était même assez fertile pour bâtir toutes sortes de scénarios sexuels avec lui. Je rêvais que je m'approchais de lui suffisamment pour percevoir les effluves intimes de son corps, pour lui parler, lui témoigner mon affection et ma tendresse et faire en sorte qu'il devienne mon ami.
Mon ami? Comment cela aura-t-il pu être possible? Aucun garçon de mon entourage n'était plus différent de lui que celui que j'étais alors à 12 ans. Michel, c'était son prénom, était un sportif. Il excellait en basketball. Il était même le coach de son équipe au collège. Il aimait la vitesse, les sorties sautées avec les copains, les jolies filles et rentrer à l'aube en défiant les consignes de ses parents.
Évidemment, à 12 ans, je n'étais rien de cela. Je faisais aussi dans le genre intello. Pas physiquement cependant. J'étais un joli petit garçon aux grands yeux noirs, au nez fin, au front déjà large et je n'avais rien à voir avec le genre « studieux à lunettes » comme on imagine souvent les gars intéressés par leurs études.
Le premier été que j'ai passé à Baie des Pins, je regardais Michel, à son insu, quand il enfourchait son vélo comme un habile cavalier saute sur son cheval et son pied attrapait immanquablement le pédalier comme un bon cavalier l'étrier. Il ne ratait jamais son coup, du moins à mes yeux, ou peut-être ne voulais-je pas qu'il le ratât. Je me souviens que, quand je le voyais arriver chez lui à toute vitesse et immobiliser son vélo en soulevant des nuages de poussière, je l'enviais, je le trouvais encore plus beau et, par comparaison, je me trouvais gauche sur mon gros vélo, trop gros pour moi, qui ne me permettait pas de briller à ses yeux. Mais son vélo n'avait pas seulement la vertu de le grandir à mes yeux, il nourrissait mes désirs. Quand je voyais ce fameux vélo appuyé contre le mur de son chalet, surtout si je venais de voir Michel en descendre pour rentrer chez lui, je me demandais toujours si la selle de son vélo avait gardé un peu de l'odeur de son cul. Il m'arrivait alors de passer et de repasser devant chez lui, justifiant intérieurement ma conduite par toutes sortes de prétextes, douteux mais vraisemblables, dans l'éventualité où mon comportement étrange l'aurait amené à me poser des questions. Je voulais tout simplement fixer attentivement la selle du vélo, croyant follement qu'à force de la regarder, je finirais peut-être par attraper, miracle de la brise ou d'une imagination perverse, un peu de son odeur intime.
Deux ans plus tard, j'avais 14 ans et j'avais découvert récemment les joies véritables de la masturbation. Michel, maintenant à 18 ans, avait reçu en cadeau de ses parents une magnifique voiture sport MG décapotable. Inutile de dire que j'étais à la fois admiratif et envieux et mon rêve de devenir son ami s'accentua davantage. J'imaginais qu'il me faisait faire des ballades de nuit dans sa voiture et que, les cheveux battus par le vent, il me jetait des regards obliques que je percevais inévitablement chargés de volupté. Ensuite, de retour chez lui, il m'invitait dans sa chambre_ mon imagination ne s'encombrait pas de la présence de ses parents_ et timidement, gauchement assis sur son lit, il m'avouait qu'il avait envie de partager ses fantasmes avec moi.
En deux ans, mon désir de lui avait cru au point qu'il ne laissait pas beaucoup de repos, ni à mon esprit, ni à mon poignet. Surtout qu'il était devenu un très beau jeune homme. Il s'habillait de manière excitante avec des jeans qui faisaient ressortir ses fesses et il portait toujours ses fameux verres fumés qui lui donnaient l'air d'une vedette. Lorsqu'il descendait de sa voiture, en arrivant chez lui, le petit chalet de ses parents se transformait dans mon imagination et devenait aussi intangible et merveilleux que s'il eut été la demeure prestigieuse d'un James Dean rentrant chez lui à Los Angeles après le tournage d'une scène d'East of Eden.
Une nuit que ma mère, ma grand-mère et ma sur étaient déjà au lit depuis longtemps, ne trouvant pas le sommeil, je lisais dans la véranda quand j'entendis le bruit d'un moteur de voiture, celui-là, repérable entre tous, puisqu'il m'apportait le bonheur de voir Michel. J'ai donc pu le voir sauter de sa voiture et entrer chez lui. Puis, je vis de la lumière à la fenêtre de sa chambre. Puis, quelques minutes plus tard, tout était éteint.
Mon cur se mit à battre très fort parce qu'il me vint à l'esprit cette obsessive pensée qu'il devait sans doute avoir commencé une pratique bien connue, celle-là même que je faisais tous les soirs en me couchant, c'est-à-dire de se branler. Mon imagination galopante se le représentait empoignant son pénis dans la main droite et de la gauche tirant sur ses couilles pour évaluer le volume du jus qu'elles avaient fabriqué durant la journée et qui devait avoir pris de l'expansion en se compressant sur le siège de cuir de la voiture.
Puis, je l'imaginais à genoux sur son lit se caressant les fesses et enfonçant un doigt dans son cul, pratique que j'avais également découverte récemment et qui m'apportait tant de plaisir que j'estimais ne pas devoir être le seul sur terre à en avoir fait l'essai. J'étais bandé comme ce n'est pas possible.
C'est alors qu'une idée folle me vint à l'esprit. J'attendrais qu'il ait terminé sa branlette et qu'il se soit endormi_ j'estimais pour cela environ une vingtaine de minutes_ puis, je me glisserais dans sa bagnole dont le toit était resté ouvert et j'irais sentir le siège de cuir qui avait dû, compte tenu de la chaleur de la canicule, garder une bonne part de l'odeur de son cul. Je pourrais ainsi remplir mes poumons de son parfum secret et mon imagination de l'image inventée de son cul. Je me promettais alors une branlette unique tout à fait exceptionnelle.
La nuit était silencieuse; car, les nuits de la semaine à Baie des Pins, tout le monde se couchait de bonne heure. Depuis longtemps déjà, il n'y avait plus de lumière nulle part. Les risques de me faire prendre étaient donc minimes. J'attendis même une bonne demi-heure pour faire durer l'excitation qui grandissait au rythme de mes battements de cur et pour m'assurer d'être entouré de gens endormis.
Enfin, je me suis décidé. Doucement j'ouvris la porte de la véranda et, à petits pas, croyant ainsi faire moins de bruit, je me dirigeai vers la voiture de mes rêves. En arrivant devant la portière, j'étais tellement excité qu'il me semblait que je percevais déjà un peu de son odeur et qu'une imperceptible brise soulevait les particules invisibles des fragrances de son cul et les élevait, comme le prêtre une hostie au-dessus de l'autel, jusqu'au plateau sacré de mon nez. J'étais super bandé!
Comme la portière était verrouillée, même si le toit était baissé, j'ai dû enjamber la portière pour me retrouver sur le siège. J'ai commencé mon investigation en caressant le volant de la voiture que ses divines mains avaient touché tout récemment, les mêmes mains qui venaient juste de le branler selon le scénario que je venais à peine d'inventer. Puis, enjambant la manette d'embrayage, j'ai pu gagner le siège du passager et me pencher pour sentir celui du conducteur. Y avait-il vraiment une odeur ou celle-ci était-elle le pur produit de la volonté obstinée de mon imagination d'adolescent en chaleur, j'étais sûr que son cul était presque collé sur mon nez. Je respirais à plein poumons quand j'ai senti un mouvement derrière moi, que j'ai vu un corps se redresser et entendu une voix me dire fortement mais sans colère : « Qu'est-ce que tu fais là, dans ma voiture? » J'ai failli perdre conscience. J'ai senti le sang quitter subitement mon cerveau en direction de mes jambes qui devinrent toutes molles, me rendant ainsi incapable de fuir comme me le dictait portant mon instinct.
Je ne répondis rien; je ne le pouvais pas. Ma gorge était serrée et mes cordes vocales sans vie. Mes bras étaient retombés sur le côté comme si j'eusse été évanoui et je le regardais désespérément attendant qu'un bon coup de point, une gifle ou un bonne poigne dans ma chevelure ne me sorte de ce lieu chéri mais tabou où je n'aurais jamais dû pénétrer et ne vienne mettre fin au terrible supplice de la honte que j'éprouvais à ce moment là.
Mais, contrairement à mes attentes d'une solution forte, terrible et définitive, c'est lui qui me donna la justification la plus plausible à ma situation actuelle et qui vint mettre un baume sur la blessure de ma fierté.
Il me dit, comme s'il trouvait normal qu'un jeune garçon de 14 ans soit fasciné par une voiture sport : « Elle te plaît ma voiture? » Je fis signe affirmativement de la tête. « Tu voudrais faire un tour? » Mes yeux s'agrandirent. Non seulement il semblait que je ne recevrais pas de châtiment, que je ne serais pas traîné avec humiliation devant ma mère, mais je venais de gagner au loto. J'allais peut-être faire la ballade de nuit que j'avais tant souhaitée, avec le garçon de mes rêves, dans sa belle voiture sport. À l'aide d'un sourire désespérément puisé au bassin de mes désirs, j'ai laissé paraître_ car ma voix restait toujours éteinte_ que j'en serais ravi. Il me dit d'attendre, qu'il allait prendre ses papiers et récupérer ses clés.
Quelques minutes plus tard, je partais pour le bonheur.
Dès que nous eûmes rejoint la «grand route», on appelait ainsi la route nationale, il prit de la vitesse et entreprit la conversation. « Alors? Il y a longtemps que tu viens comme ça dans ma voiture la nuit? » « Non! » ai-je repris, la voix m'étant tout à coup revenue. Je lui ai expliqué que j'enviais sa voiture, que je rêvais d'en avoir une semblable et que, cette nuit, ne dormant pas_ je n'osais pas lui dire que j'étais absorbé par la lecture car cela me semblait si loin de ses intérêts que j'eusse pu passer pour un rat de bibliothèque à ses yeux, aux yeux de celui à qui justement je voulais paraître digne d'être son ami_ je l'avais vu arriver et que s'était formée lentement dans ma tête l'idée que je pourrais peut-être éprouver le plaisir qu'on devait ressentir à se tenir derrière le volant d'une si impressionnante voiture sport. Je me sentais tout à fait convaincu et je croyais être convainquant oubliant que ce n'est pas sur le siège du passager qu'on éprouve la sensation d'être derrière le volant. Mais je voulais tellement oublier la terreur que j'avais vécue un quart d'heure plus tôt que j'arrivais à me convaincre maintenant que seule la raison qu'il m'avait suggérée pour me sortir d'embarras représentait la vérité complète sur la cause de mon audace. Il a souri étrangement.
La voiture contournait la montagne et pénétrait dans la réserve amérindienne. La route traversait la grande pinède et ça sentait bon les conifères. La nuit, le clair de lune, le vrombissement du moteur, une banale conversation que mon cur d'ado transformait en confidences amicales, voire amoureuses, la vue des cuisses de Michel à côté de moi, sa main sur le levier d'embrayage, mes cheveux qui battaient au vent comme les siens, comme ceux d'un complice_ au fond nous étions pareils et faits pour nous entendre, me disais-je,_ tout cela me grisait et transformait le cur du joli garçon de 14 ans que j'étais en celui d'une «jeune fille» de 14 ans qui roule dans le carrosse de son prince charmant.
Après la réserve, il engagea la voiture dans une petite route de campagne qui serpentait entre les montagnes et s'engagea ensuite dans un petit chemin de terre qui semblait ne mener nulle part. J'ai commencé à prendre peur. La ballade était-elle un piège? Voulait-il m'éloigner de chez moi pour mieux me rosser?
« Où allons-nous? » lui dis-je avec une panique certaine dans la voix. Il coupa le moteur. Il me regarda longuement comme s'il cherchait les mots justes pour prononcer ma sentence ou comme s'il se demandait, comme un bourreau du Moyen-âge, par quel supplice il allait commencer afin que les souffrances durent le plus longtemps possible. Je regrettais terriblement de ne pas avoir laissé une note à ma mère avant de partir pour qu'elle ne me cherche pas si elle ne me trouvait pas dans mon lit ni sur la véranda en se levant par hasard au cours de la nuit. Peut-être allait-il me tuer et ne retrouverait-on jamais mon corps? Je me rendais compte à quel point mon excitation m'avait rendu imprudent. J'ai retombé quelquefois dans des situations semblables par la suite au cours de ma vie et je comprends maintenant combien il est difficile de résister à l'appel contenu dans le désir sexuel mais aussi combien cet appel peut parfois être dangereux et contenir, dans certains cas, un arrêt de mort.
Enfin, il parla. Il me demanda ce que je faisais avec la face contre son siège lorsqu'il me surprit dans la voiture. La mâchoire parut me décrocher tellement elle tombait de haut, d'aussi haut que mes illusions, sans parler de mes rêves. Mais il ne me laissa pas longtemps dans cet état car il a vite compris qu'il n'obtiendrait aucune réponse si ma tension ne baissait pas. Je n'avais plus de voix pour la deuxième fois en cette même nuit. Il répondit donc à ma place, venant ainsi à mon secours, comme plus tôt quand il m'avait surpris dans sa voiture. Il m'a dit qu'il s'était aperçu depuis longtemps que je le regardais avec insistance. Au début, m'a-t-il dit, il n'y portait pas grande attention. Il ajouta_ et cela ramena ma mémoire à l'instant même où il m'avait surpris dans sa voiture et non plus au moment merveilleux où il m'avait suggéré un alibi_ qu'il m'avait vu sniffer son siège de conducteur. Le clair de lune n'était pas suffisant, surtout dans un chemin de campagne couvert d'arbres, pour saisir la couleur de ma figure. Elle devait être cependant pomme grenade, je dirais, sans crainte de me tromper.
Mais il devait faire assez clair pour qu'il s'aperçoive cependant que j'étais effrayé et au bord d'une syncope. Car, il ajouta tout de suite: « Tu sais, il ne faut pas que tu t'en fasses avec cela. Ça m'est arrivé déjà d'avoir de tels fantasmes, même si j'aime les filles. J'ai aussi parfois quelques désirs pour des gars. » Une tonne de honte s'échappa soudainement de mes épaules et ma respiration redevint peu à peu normale, évitant ainsi la syncope. « Quand j'ai vu que tu essayais de trouver l'odeur de mon cul sur mon siège, ça m'a terriblement excité et j'ai pensé que je pourrais satisfaire ton désir ainsi que le mien, si on allait faire une ballade dans un coin sûr. Ce serait un lieu secret qui deviendrait notre île aux trésors. Tu sais très bien qu'on ne pouvait rien faire chez toi ni chez moi. Je t'offre cette occasion si tu veux. Sinon, on continue la ballade et, toi et moi, nous serons les seuls à connaître ce qui est maintenant notre lieu secret. » Son « île aux trésors » en faisait pour toujours mon pirate préféré, le flibustier qui allait enlever ma virginité.
Mon large sourire et les larmes qui embuaient mes yeux lui donnèrent une réponse positive à son offre. Lentement, il avança ses lèvres vers ma bouche et les posa sur la mienne. Par délicatesse et pour me laisser le temps de goûter à ce qui m'arrivait, il répéta ses baisers à plusieurs reprises sans aller plus loin. Puis, il modifia son approche et sortit sa langue qui vint buter sur mes lèvres. Ma bouche s'ouvrit alors tout naturellement comme celle d'un nouveau-né trouvant les mamelons de sa mère. J'ai laissé sa langue pénétrer ma bouche et lentement je me suis essayé à pénétrer la sienne. Il n'offrait aucune résistance. Il m'autorisait donc à le découvrir. Je me sentais fragile, fébrile même, mais mon cur courait vers lui et l'appelait comme Don Quichotte poursuivant sa Dulcinée. J'étais en train de réussir ce qui deux heures plus tôt m'eût apparu impossible!
Lentement, après une bonne dizaine de minutes de baisers, il plaça sa main sur mon sexe et en vérifia sans difficulté la raideur et la dureté. Mon jeans allait éclater. Il en baissa la fermeture-éclair mais n'alla pas plus loin. Il me laissait m'habituer à ces sensations toutes nouvelles pour moi. Afin de me mettre à l'aise, pour que je ne me retrouve pas nu devant lui encore vêtu, il enleva sa chemise, puis ses sandales, ce qui facilita le passage de son short (il portait un pantalon court) et, en slip, il s'approcha de nouveau de moi et m'embrassa de nouveau. « Allez! Tu peux déballer ton cadeau maintenant. Tu l'as bien mérité! » Mon Dieu! Qu'il me comprenait! Il savait combien il m'avait fallu d'énergie pour aller jusqu'à sa voiture et combien j'avais fait d'efforts pour me rapprocher de lui durant deux ans, parfois simplement pour obtenir qu'il daigne me regarder deux secondes et me sourire.
Hésitant, j'ai approché ma main de son sexe bien tendu et bien dur aussi, mais plus long et plus large que le mien, bien que le mien ne fût pas si négligeable et même un peu au-dessus de la norme (mais ça, je ne le savais pas encore).
Je caressais sa queue à-travers son slip timidement et nerveusement. Il me dit gentiment : « Je vais t'aider » Et il enleva son slip me révélant le premier grand trésor de la nuit. Pressentant mes désirs, il ajouta : « Tu peux la sentir ma queue si tu veux. Je n'ai pas pris de douche depuis le matin et il a fait chaud aujourd'hui. On dirait que j'ai gardé tout ça pour toi, pour te faire plaisir. »
Lentement ma tête alla se poser sur ses cuisses, en évitant l'embrayage, comme elle l'avait fait sur son siège près de sa maison, et, tenant sa queue tantôt avec ma main droite, tantôt avec ma main gauche, je la parcourais avec mon nez et mes lèvres tentant d'en saisir tout le parfum et toute la saveur. Jamais, dans mes rêves les plus érotiques, je n'aurais pu imaginer que cela puisse sentir et goûter aussi bon. Le parfum lointain des conifères de la pinède qui traînait cette nuit là dans la vallée constituait une sorte de décor olfactif. Il ajoutait un fond de merveilleux à l'odeur acide, forte et piquante de son sexe et à celle plus ténébreuse de son sac de couilles humide dans lequel pendaient ses deux ufs de chair comme deux petits diamants cachés dans un vieux coffre, lui-même remisé dans une vielle cave où vieillissait un bon vin.
Il me caressait les cheveux pendant que je le parcourais. Puis, il me chuchota doucement avec un grand sourire apaisant : « Et moi, est-ce que je peux déballer mon cadeau maintenant? » Je me redressai presque à regret et repris ma place, droit sur mon siège. Il sortit de la voiture, la contourna, alla dans le coffre et y prit une couverture. Il l'étala sur le sol près du chemin et m'invita à le rejoindre. Je craignais que quelqu'un ne vînt et je lui indiquai ma crainte. Il me rassura en me disant qu'il connaissait bien l'endroit et le savait très sûr. Il remarqua alors, malgré la noirceur, que ma figure se contracta à ses dernières paroles. Il a compris que j'étais déjà jaloux, que j'imaginais qu'il était déjà venu là avec une fille voire, encore plus grave à mes yeux, avec un autre garçon. Il me rassura tout de suite, même si peut-être ce n'était pas la vérité. Mais j'étais ouvert à toute explication, comme plus tôt devant chez lui, capable de soulager mon anxiété. Il m'a dit qu'il lui était arrivé souvent de venir là pour se masturber la nuit avant d'entrer chez lui. Il pouvait laisser aller sa jouissance et crier au moment de l'orgasme sans crainte de réveiller la maisonnée. Ces rassurantes paroles suffirent à me convaincre.
J'ai approché de lui et il a toute suite baissé mon short, enlever mon t-shirt et, avec une délicatesse de micro-chirurgien, il a retiré mon slip et contemplé avec satisfaction la puissante érection qu'il avait causée et qui devait bien avoir presque deux ans de cave, si je puis m'exprimer ainsi. Il avança sa bouche et engloba tout mon pénis. Il le lécha de longues lippées et le suça ensuite en l'enfonçant jusqu'au fond de sa gorge, m'indiquant ainsi ce que je devrais sans doute faire avec le sien quand viendrait mon tour.
Quelques années plus tard, je me suis souvenu avec humour de ce moment important de ma vie, quand en lisant des poésies latines d'Horace, ce dernier voulant apprendre à son jeune élève ce qui devait lui être utile pour réussir dans la vie s'il voulait approcher des hommes illustres et être en mesure de les séduire, il lui dit : « Ad oram laborandum tibi » ( Il te faudra savoir travailler de la bouche). Mon apprentissage personnel ne venait pas d'Horace mais de Michel dont la poésie, toute naturelle, avait créé pour mon initiation un décor inoubliable, plus précieux encore que les monuments littéraires des poètes disparus.
Il arrêta de me sucer juste avant ma jouissance et m'invita à pratiquer sur lui mon tout récent apprentissage. Sa queue dans ma bouche et son gland qui accrochait le fond de ma gorge, c'était un plaisir si intense et si invraisemblable que je croyais, durant quelques secondes, que je m'étais endormi en lisant sur la véranda, et que tout cela n'était qu'un rêve. Mais, force m'était de constater tout de suite que j'étais bien en train de sucer celui que j'avais tant désiré, parfois avec espérance, parfois avec désespoir. J'oubliais le temps. Je l'aurais sucé jusqu'au matin. Tant pis pour l'inquiétude de ma mère, tant pis pour tout, car j'étais au paradis et la compagnie des anges s'accommode bien de quelques démons à venir.
Il me repoussa lentement et me dit doucement à l'oreille : « Il me semble que sur mon siège de voiture, tout à l'heure à la maison, c'est aussi autre chose que tu venais chercher, non? » Sans doute me vit-il pâlir, car j'avais si honte de ce fantasme que j'avais presque espéré qu'il fût oublié. Il sourit encore et ajouta : « Tu n'as pas à avoir honte car c'est précisément quand j'ai vu que tu essayais de sentir mon cul sur mon siège que m'est venue l'idée de faire une ballade avec toi. Ça me rendrait heureux que tu sentes mon cul. Ça m'exciterait beaucoup. Pour moi aussi, comme pour toi ce soir, ce serait une première fois. » J'ai senti que ma figure reprenait ses couleurs et, si gentiment offert (Humm! Humm!), je ne pouvais rien lui refuser. Comment d'ailleurs l'aurais-je pu? J'avais nourri ce fantasme depuis si longtemps. Je me souvenais très bien que, quand il n'avait que son vélo, que je voyais parfois appuyé sur le mur de sa maison, je mourais d'envie d'en aller sniffer la selle quand il revenait d'une longue ballade. Alors, maintenant qu'il m'offrait la source même des parfums tant désirés, et que ça lui faisait plaisir de l'offrir à mes jeunes narines, refuser son offre aurait été aussi bête que passer à côté d'une rencontre avec une grande vedette admirée sous prétexte d'une légère fatigue.
Tout étourdi par l'émotion et la surprise, et je le fus vraiment quand je le vis se mettre à genoux, puis se retourner et se pencher vers l'avant pour me donner libre accès à la craque de son cul. « Allez! Alex, vas-y! Viens sniffer mon cul et montre-moi que tu aimes ça! » Je m'approchai lentement de sa craque de cul avec la réserve d'un ambassadeur aux pieds d'un trône royal. Avant d'écarter ses fesses, j'ai voulu préparer mon esprit et mon cur à l'intensité des parfums que j'allais respirer et j'ai sniffé d'abord sa craque de haut en bas jusqu'au périnée et de bas en haut jusqu'aux reins. Je sniffais fort pour qu'il m'entende bien. Il m'encouragea en disant : « Oui! Comme ça! Tu es parfait! Quand tu es prêt, tu écartes mes fesses et tu respires. » Je fus prêt très vite. En écartant ses fesses, j'ai découvert, au fond d'une couronne de poils noirs, fins et légers, une bague foncée que la noirceur de la nuit ne me permettait pas de voir clairement. Mais cette demi-obscurité ajoutait au mystère et sans doute au désir. Je m'approchais de mon but quand j'ai reconnu que certains des effluves de son intimité me semblaient connus, sans doute parce que j'avais déjà senti mon propre cul sur mes doigts. Mais l'essentiel, l'unique, le tout-à-fait Michel, s'éleva bientôt vers mes narines comme d'une tribune la musique résonnante des orgues couvrant la voûte d'une cathédrale. Et quelle voûte, c'était celle tant rêvée! J'étais comme le voyageur à qui on a promis la visite de la Sixtine, qui en a entendu parler par plusieurs présentateurs et devant qui on ouvre enfin les portes pour qu'il découvre le chef-d'uvre.
Je respirais fort et je sentais que la tête me tournait. Je voulais rattraper en une minute des longs mois d'attente et d'espérance désespérante. Michel était au comble. Comme il m'entendait et me savait très excité, il me criait : « Vas-y Alex! Prend tout ce que tu veux ».
Incapable de résister à ses encourageantes paroles, une nouvelle envie, soudaine, émergeant probablement de l'odeur de terre de son cul qui portait les marques d'un jour chaud, mais sans résidu aucun, un cul propre tout en étant humide, comme un vieux thé rouge recelant une fine odeur de betterave, j'ai plongé ma langue dans le deuxième trésor qu'il m'offrait en cette même nuit. Je me mis à lui lécher le cul et à le pénétrer avec ma langue toute vierge, vierge de tout autre contact que celui que j'avais découvert sur sa langue quelques longues minutes plus tôt.
Il m'ordonna alors de me masturber. Il disait qu'il voulait me voir et m'entendre jouir pendant que je lui faisais le grand service parce que c'était sans doute ce dont j'avais tant rêvé et ça l'excitait de savoir que son cul était l'objet principal de mes désirs. Quand je vis aussi qu'il se masturbait et commençait à gémir, obéissant à son ordre, j'ai pris ma queue dans la main et, après quelques bons coups de branlette, j'ai crié et lancé mon sperme partout sur ses fesses et le bas de son dos. Presque en même temps, j'ai entendu un long hurlement. Il s'est redressé et je l'ai vu jouir partout sur la couverture et même au-delà dans les herbes au bord du chemin. J'ai compris et j'ai cru alors que peut-être il m'avait dit la vérité quand il avait dit qu'il venait là parce qu'il ne voulait pas que ses parents n'entendissent ses cris de jouissance. Chez lui, il aurait réveillé non seulement ses parents mais toute la rue.
Il m'embrassa longuement, je crois qu'on se reposa même un peu dans les bras l'un de l'autre. Mais, malgré la canicule, la nuit avançait _ l'aube se lève tôt au milieu de l'été_ et l'air se faisait plus frais. Je me suis rhabillé presqu'à regret mais c'est à regret surtout que je l'ai regardé, lui, remettre ses vêtements. Avec humour, il m'a dit : «Tu ne veux pas sentir mon siège d'auto avant qu'on rentre à la maison? » J'ai accepté son offre, mais après le grand dîner qu'il venait de me servir, le siège n'était plus qu'un gentil apéritif.
Il commençait à faire presque clair quand on rentra respectivement dans nos chalets. Tout le monde dormait encore. Le lendemain, j'ai raconté à ma mère que j'avais dû lire presque toute la nuit. Elle m'a répondu qu'en effet, elle m'avait entendu aller me coucher très tard ou très tôt. « Il faisait déjà clair » me dit-elle, sans laisser paraître le moindre soupçon sur la nature véritable du livre que j'avais parcouru.
Prochain épisode...À l'aube au bord du lac
Alexandre