Big Apple 18
Note: Nifty nous offre l'occasion de vivre de belles יmotions grגce א toutes les histoires qui y sont racontיes. Une contribution serait donc apprיciיe pour permettre א Nifty de poursuivre cette merveilleuse aventure. Envoyer un don א :
http://donate.nifty.org/donate.html
« Tu me tues, tu me fais du bien » (Rיplique dans le film d'Hiroshima, mon amour)
Les mois qui suivirent son initiation furent pour Mark une vיritable Lune de miel. Presque tous les jours, et parfois deux et mךme trois fois par jour, un frטre du Club sonnait chez lui et lui demandait un «coup de main» ou de «bouche» ou de «cul» pour satisfaire un besoin identifiי comme urgent et dont il relevait de l'ordre moral du Club d'y obtempיrer.
Parmi les membres du Club qui venaient lui demander des services, il y avait bien s�r, Ricardo, Rico, Felipe et Josי qui amenaient avec eux parfois Luis, un non-membre, une sorte de mascotte de la compagnie. Mark se croyait populaire et ne voyait pas l'espטce de mיpris qu'il y avait א ךtre choisi si frיquemment.
S'il avait menי sa petite enquךte, il se serait aperחu que, plus il יtait sollicitי, moins les autres l'יtaient...et moins les autres l'יtaient, plus ces `autres' devenaient solliciteurs faute d'ךtre sollicitיs. Ce jugement un peu complexe vise א dיmontrer que les Portoricains, malgrי leur adhיsion au Club et les serments prononcיs, gardaient toujours en eux, comme une sorte de monolithe prיcieux du machisme, la presque certitude qu'ils agissaient mal en ayant du sexe avec d'autres hommes. Ils regrettaient tous un peu d'avoir יtי initiיs au Club. Alors, comme il y avait, par hasard, un Blanc au Club...et que tout le monde sait que les Blancs sont tous un peu des dיgיnיrיs (Humm!), vieil atavisme persistant de l'יpoque de l'esclavage, se servir d'un Blanc pour soulager sa pression sexuelle, ce n'יtait pas considיrי vraiment avoir du sexe avec un homme. En fait, le Blanc n'est peut-ךtre mךme pas tout א fait un homme, א leurs yeux. Aprטs tout, en poussant leur logique douteuse jusqu'au bout, ils arrivaient א croire que Mark יtait peut-ךtre le seul vrai homosexuel du Club. Les Portoricains ne participaient א ce Club que pour soulager leurs insatiables besoins. Le rיceptacle de tous leurs besoins ne pouvait ךtre qu'une sorte de « femme » aprטs tout, une pute de service.
C'est pourquoi l'augmentation de la popularitי de Mark יtait proportionnelle au mיpris qu'on dיveloppait pour lui. Lui croyait le contraire. Les murs de son paradis יtaient tapissיs de scטnes d'enfer et il ne voyait que verdure, soleil, matins clairs et beaux jeunes mגles sexיs qu'il pouvait couvrir de baisers et soulager de la pression sans cesse renouvelיe dans leurs couilles.
Avec la diminution de l'admiration allait de pair la diminution de la protection. Il y avait lא une double consיquence.
D'une part, chacun sentait que, si un jour les choses tournaient mal avec les trop jeunes initiיs, ils pourraient toujours tenter de faire porter la responsabilitי de cette pratique sur le dos de Mark. C'est lui qui avait initiי Rico et Ricardo, aprטs tout. Il יtait א l'origine de tout cela. Eux, les frטres de Ricardo, ils frיquentaient le Latin Jerk off Club auparavant, un lieu oש on n'acceptait pas les mineurs. C'est Mark qui leur avait indirectement insufflי l'idיe d'une autre sorte de Club avec des plus jeunes mךlיs aux plus vieux. Ils ne diraient jamais qu'ils avaient imaginי tout cela pour satisfaire leurs propres dיsirs homosexuels. Jamais! Ils ne le diraient jamais! Mark יtait donc ainsi moins protיgי que les membres Portoricains du Club.
D'autre part, ils se souciaient de moins en moins des consיquences terribles que cela aurait pour Mark s'ils ne cessaient pas de lui prיsenter de trטs jeunes garחons. Il יtait la pute de service. Autant que Mark יtait bon et utile pour eux-mךmes, autant il pouvait ךtre bon pour les jouvenceaux, pour ceux qui ne trouvaient pas encore de trou de fille et qui avaient besoin de se les vider de temps en temps tout de mךme.
Aussi servait-il א les dיculpabiliser lorsque, par hasard encore une fois, ils se retrouvaient chez Mark en mךme temps qu'un trטs jeune ou qu'ils l'amenaient avec eux. Ils ne pouvaient quand mךme pas partir sans avoir profitי un peu de ce qu'ils avaient amenי avec eux. Tout en se dיculpabilisant encore une fois, ils plaחaient Mark dans une position extrךmement dangereuse si la police avait vent de ces partouses. Ils le protיgeaient donc de moins en moins en l'exposant et en le compromettant toujours davantage.
Au-delא de toute cette rhיtorique, Mark nageait dans le parfait bonheur. Les rךves impossibles de toute sa vie devenaient une rיalitי. Il ne couchait pas avec un, ni deux, ni trois beaux Portoricains, mais avec des dizaines, et certains trטs jeunes, et cela tous les jours, et parfois plusieurs fois par jour, comme je l'ai dיjא mentionnי.
Une autre caractיristique de l'opinion que les Noirs et les Portoricains se faisaient des Blancs, et cela aussi יtait un atavisme qui remontait au temps de l'esclavage, c'est que les Blancs יtaient des traמtres. Ils donnaient toujours prioritי א leurs intיrךts personnels au dיtriment de toute parole donnיe et de toute entente collective. Les ententes c'יtait bon seulement quand cela leur rapportait. Dטs que leurs bיnיfices diminuaient, les Blancs ne se gךnaient guטre pour trahir. Hיlas! L'histoire leur donne raison et corrobore souvent avec יclats, cette assez juste perception des Noirs envers les Blancs. Il faut ajouter יgalement que la manipulation de Luis par Mark n'aidait pas, malgrי la punition exemplaire qu'il avait reחue lors de son initiation, א infirmer cette perception, bien au contraire.
Tout cela contribua sans doute, plus ou moins consciemment, plus ou moins volontairement et sans que cela ne soit aucunement concertי ni prיparי d'aucune faחon, א la dיchיance dans laquelle Mark allait s'enfoncer au cours des semaines suivantes.
Au milieu de la vie idyllique qu'il menait dans les Champs ֹlysיes de ses jouissances sexuelles portoricaines, Mark ne vit pas le filet qu'il dressait lui-mךme et dans lequel il allait bientפt se retrouver, l'גme toute emmaillotיe comme dans une camisole de force.
Parmi les nombreuses visites qui se prיsentaient א sa porte, Luis יtait de loin la plus originale, la plus attendue, la plus sexuellement puissante mais aussi la plus physiquement יprouvante et la plus moralement avilissante.
Le garחon avait יtי enchantי (voir le mot dans son sens premier : ךtre sous l'emprise d'un enchantement, d'un sortilטge) par la soirיe d'initiation chez les frטres de Ricardo. Le rפle de dominant qu'il avait jouי, la supיrioritי physique, et sexuellement cristallisיe de cette supיrioritי sur Mark, avait יtי pour lui une vיritable rיvיlation. Il y voyait sa vocation, son plaisir, son originalitי, presque sa raison d'ךtre. Il יtait donc bien naturel qu'il voulut qu'elle se rיpיtגt.
Comme il ne pouvait pas refaire l'initiation de Mark et comme il avait justement senti que Mark avait יtי aussi יtrangement extrךmement excitי par sa performance en short et casquette de cuir noir tout autant que par la violence de ses gestes, il vint le voir de plus en plus souvent, toujours vךtu de ses attributs de cuir. Il exigeait ou planifiait des activitיs toujours plus compromettantes, toujours plus humiliantes pour Mark, et toujours plus gratifiantes pour lui le dominateur. Il s'יtait convaincu que son corps et toutes les humeurs que ce dernier produisait devaient ךtre honorיs, voire adorיs.
Mark יtait sans doute la seule personne qui pouvait aller loin dans l'adoration de ses attributs et de ses sיcrיtions. Ses camarades Portoricains l'eussent remis א sa place. Et surtout les plus vieux. Pas question de les diminuer ou de les avilir. Luis avait compris que Mark avait pris plaisir א ךtre humiliי par lui et qu'il en demanderait encore et encore...Il allait donc lui en donner.
Il s'arrangea pour se prיsenter chez Mark aux moments oש il savait qu'il avait peu de chance de rencontrer d'autres camarades du Club. Il arrivait vךtu de son short de cuir qu'il portait sous son froc et coiffי de sa casquette de cuir א laquelle il avait ajoutי, trouvיe dans une boutique « sautיe » de Bleeker Street dans Greenwich, une tךte de mort sur fond de croix gammיe. Il se prיsentait donc comme son tortionnaire.
Au cours des premiטres rencontres, il se contenta de lui rougir les fesses avec ses mains, de le forcer א lui lיcher le cul, pas toujours trטs propre (c'יtait volontaire), de lui nettoyer la bite du fromage accumulי, de lיcher ses pieds volontairement chaussיs dans des baskets sans chaussettes pour qu'ils puent davantage...etcetera...etcetera... Puis, aprטs la baise, il l'invitait א s'allonger dans la baignoire pour lui pisser dessus. Il lui ordonnait d'ouvrir grand la bouche et de boire le plus possible de son urine. S'il en laissait trop יchappי, il le corrigeait d'une bonne gifle et d'une bonne fessיe. Au dיbut, Mark se rebellait un peu. Il lui disait que c'יtait assez, qu'il ne voulait pas faire tout חa, qu'ils allaient beaucoup trop loin, que חa finirait mal. Mais, petit א petit, devant les menaces de Luis de ne plus revenir et face א ses troublants rappels de la soirיe d'initiation le forחant א se souvenir combien il avait joui fortement de lui ce soir lא, prיcisיment parce qu'il avait acceptי ce qu'il lui faisait, et enfin, la promesse de plaisirs incroyables א venir que Luis disait garder en rיserve sans en prיciser la nature, tout cela contribua א conduire Mark, selon la mystיrieuse parole du Christ א Saint Pierre, «lא oש il ne voulait pas aller », c'est-א-dire א Rome et au supplice.
Luis acheta, voire fit payer par Mark, une raquette de tennis sur table dont il enleva la membrane de caoutchouc et enduit la planchette d'un vernis luisant pour la rendre plus cuisante quand elle s'abattrait sur les fesses de Mark. Il lui fit payer aussi des chandelles א la cire molle pour en faire dיgoutter les perles incandescentes sur le scrotum de son partenaire afin de «bien le rיchauffer pour la jouissance» lui disait-il. Il arriva mךme un jour avec deux camarades encore plus jeunes que lui, 13 ans environ, qu'il avait fait assoir sur le canapי du salon et, aprטs avoir « rיchauffer» le scrotum de Mark א la cire chaude et lui avoir bien rougi les fesses de sa raquette de tennis sur table modifiיe, l'avait obligי א se branler devant cette assistance de jeunes nouvellement pubטres et lui avait intimי l'ordre ensuite de bouffer son sperme pendant que lui, Luis, lui montrait son cul et sa bite. Il voulait prouver א ses camarades plus jeunes, sur lesquels il devait sans doute exercer une sorte de tyrannie, que Mark יtait un adulte entiטrement vouי א l'adoration de son corps et א l'obיissance א sa volontי.
Quand Mark voulut vraiment s'arrךter, car il craignait le pire א voir dיfiler chez lui tous ces jeunes garחons en plus des rיguliers jeunes hommes qui se prיsentaient chaque jour א sa porte, Luis le menaחa de tout raconter א ses parents et de le dיnoncer א la police. « Tu m'appartiens, finit-il par dire. Tu es א moi. Tu feras ce que je te commande de faire. »
Puis, comme pour l'amadouer ou attיnuer la violence de ses propos, Luis ajoutait : « Tu aimes חa au fond de toi. Tu jouis devant mon cul en criant comme un cochon qu'on יgorge. Tes yeux m'en redemandent et tu dis vouloir arrךter de jouer avec moi? »
Et cochon, c'est Luis qui le devenait de plus en plus par les activitיs qu'il mettait en place pour faire jouir Mark. Et ce dernier le devenait aussi de plus en plus en s'y soumettant graduellement.
Luis se prיsentait chez Mark de plus en plus nיgligי. Il ne se lavait presque plus. Il obligeait Mark א s'allonger sur son lit. Il se plaחait debout sur le lit, les talons sous les aisselles de Mark, portant sa casquette de cuir sur la tךte et un fouet dans la main, et il descendait trטs lentement sur sa figure en יcartant bien ses fesses pour venir faire atterrir son cul sur la figure de Mark. Il faisait ensuite des mouvements de va et vient dans le sens de sa craque pour bien imbiber la figure de Mark de ses traces. Et des traces, il s'יtait arrangי pour qu'il y en ait. Il se retournait de temps en temps pour contempler le rיsultat de ses calculs. Lorsqu'il percevait clairement des traces de son �uvre sur les lטvres, le nez ou les joues de sa victime, il יtait gris de satisfaction. Alors, il s'adonnait א lיcher la face de Mark. Il reniflait ainsi, visiblement si je puis dire, sa propre puanteur et dיgustait sa propre saletי intime.
C'יtaient ces gestes imprיvisibles de l'adolescent en proie א une sexualitי dיbordante et folle, qui s'auto-adore et se love sur le corps de l'autre, qui rendaient Mark complטtement dingue et le rיconfortaient dans sa dיchיance. Il avait conscience de vivre des moments qu'il ne revivrait jamais plus. Chaque visite de Luis יtait un יvיnement unique mךme si certains gestes se renouvelaient.
Luis ajoutait toujours une יpice nouvelle faite d'un petit geste, d'une parole, d'une nuance dans la pose, d'un regard en coin, d'un pied qui se retrouve dans une nouvelle position et qui exige ainsi qu'on s'en occupe. Bref, il ajoutait toujours une יpice nouvelle qui rendait chaque rencontre unique, exclusive et troublante au point de remettre en cause toute raison d'ךtre hormis la soumission totale א son dieu. Il se sentait comme Pגris provoquant la guerre de Troie plutפt que de laisser passer son dיsir obstinי pour la belle Hיlטne dont les charmes, et c'יtait vrai pour Pגris comme pour Mark aux prises avec le beau Luis, יtaient orchestrיs, contrפlיs et amplifiיs par la dיesse Aphrodite elle-mךme. Il se sentait possיdי par un dieu, au mieux par un dיmon.
Une autre fois, aprטs l'avoir « attendri » avec la raquette, il lui fit lיcher l'intיrieur de son propre sous-vךtement. Il se masturba dedans par la suite et obligea Mark א faire de mךme. Il pissa un peu dessus par la suite, le laissa sיcher pendant qu'il menait d'autres jeux et commanda ensuite א Mark de le porter, nuit et jour, tant qu'il ne lui dirait pas de l'enlever. Il lui interdit aussi de se laver et enleva mךme les robinets de douche qu'il emporta avec lui. Luis venait א toute heure du jour, et mךme dans la nuit, vיrifier si Mark puait de plus en plus. ְ chaque visite de contrפle, il ajoutait dans le sous-vךtement un peu plus de sperme ou d'urine. Il s'en servit mךme une fois pour se nettoyer la craque de cul. Mark ne sortait plus tant il avait honte. Ce sont les camarades portoricains qui lui apportaient la bouffe. La majoritי cessa mךme de venir tant l'hygiטne de Mark יtait devenue insupportable. Quelques uns savaient et se taisaient. Certains tentטrent de temporiser Luis pour lui venir en aide sachant que Mark n'avait plus aucun contrפle sur lui-mךme. Il יtait devenu la chose de Luis. Il faisait pitiי.
Sous la pression de ses camarades portoricains, Luis rapporta les robinets de douche mais ce soir lא il se promit une soirיe de gloire. Il fit allonger Mark dans la baignoire avec son slip blanc, dיsormais gris, jaune, et par endroits rouillי et brunגtre, croutי aussi de traces de blancs caillיs. Il l'obligea א pisser dans son slip et ajouta sa propre miction א celle de sa victime. Puis, il lui ordonna de retirer le slip et de le tordre dans sa bouche. Enfin, il dut le sucer jusqu'א enlever presque toute trace. Finalement, Mark, la bouche pleine de sיcrיtions א l'allure douteuses, s'יtonna de voir Luis se pencher sur lui et venir l'embrasser, la bouche toute grande et la langue enfoncיe presque dans sa gorge.
Encore une fois, Luis se go�tait sur l'autre et dans l'autre. C'יtait de lui-mךme dont il יtait amoureux mais il avait besoin de Mark pour se faire plaisir. C'יtait un onanisme extrךmement pervers que ce jeune garחon avait dיveloppי, sans doute א cause des habitudes sexuelles trop prיcoces auxquelles il avait יtי initiי par ses copains portoricains. Mais c'יtait cela mךme qui liait Mark. Il revivait א-travers Luis, avec une intensitי de turbine יlectrique, les souvenirs des rךves lubriques et br�lants de sa propre adolescence.
C'est seulement aprטs cette scטne finale, trטs dיgradante pour Mark mais en mךme temps salvatrice, que Luis l'autorisa א prendre une douche.
Juan arrivant par hasard chez Mark un aprטs-midi oש Luis יtait lא pour tourmenter Mark, il trouva ce dernier en larmes, les fesses rouge sang et couvertes de souillures. Il constata alors l'ampleur des dיgגts physiques et moraux dans lesquels Mark s'יtait enfoncי. Juan dיcida de prendre la situation en charge et chassa Luis, lui interdisant de revenir et le menaחant des reprיsailles du groupe s'il revenait. Malgrי l'intervention de ce sauveur providentiel, Mark יtait rendu si bas qu'au lieu de remercier Juan, il l'invectivait d'injures, le sommant de se mךler de ses affaires, de sortir de chez lui, tout cela sous le regard amusי, triomphant et glorieux de Luis. Mais Juan ne cיda pas. Il sortit le garחon א coups de pieds au cul, forחa Mark א venir chez lui pour la nuit et le lendemain lui fit voir un travailleur social qui יtait bien connu des milieux portoricains et particuliטrement comprיhensif et discret.
Mark fut logי temporairement dans une maison de transition oש des psychologues lui apportטrent une aide prיcieuse et urgente. Il essaya mךme de s'enfuir pour retrouver Luis. Mais la patience, la bontי, la chaleur humaine, tant des intervenants que de certains camarades du Centre, tout cela vint א bout de la morbiditי dans laquelle il s'יtait abמmי.
Le travailleur social qui avait rencontrי Mark chez Juan, obtint une ordonnance de placement pour Luis qui se retrouva en Centre יgalement. Il avait grand besoin d'une rייducation, s�rement sexuellement, mais surtout moralement. Cela donna le temps א Mark de se rיtablir et de retrouver ses esprits en parcourant le chemin inverse qui l'avait menי jusque lא.
Il sortit du Centre six mois plus tard et put rentrer chez lui en ayant l'obligation de vivre temporairement avec un camarade du Centre jusqu'א ce que les lieux ne soient plus chargיs uniquement de la prיsence de Luis, mais qu'y aient pris place au contraire des moments de fraternitי, de gentillesse, de bontי voire de tendresse.
Mark reprit du mieux et renoua ses contacts avec Juan, Ricardo et les autres. Il recommenחa א frיquenter le Club qui ne recevait plus de jeunes de moins de 18 ans. Mais, il n'avait pas oubliי Luis et fantasmait encore sur des garחons de ce genre, d'apparence angיlique mais couchant avec de sombres dיmons. C'est alors que son travailleur social, occupי א des cas nיcessitant des interventions plus musclיes_ Mark ne reprיsentant plus une urgence_ prit contact avec l'agence pour laquelle je travaillais pour lui assurer un suivi.
C'est dans ce contexte que je le vis pour la premiטre fois chez lui et qu'au fil des rencontres, il me mit au parfum de son histoire. Quand j'ai connu toute l'affaire, aprטs avoir rencontrי le travailleur social pour savoir ce qu'il pourrait ךtre tentי de me cacher, mais il m'avait vraiment tout dit de l'essentiel, j'ai dיcidי qu'il fallait le sortir de ce quartier gיnיralement agrיable et sympathique pour plusieurs, mais nיfaste et empoisonnי pour lui.
J'avais rencontrי un copain, super sympa, chez Uncle Charlie's Downtown qui habitait Central Park West א la hauteur de la 80ט Rue. C'יtait un quartier propre et bien tenu, trטs rיsidentiel, mךme si les rיsidences יtaient de hautes tours א logements. Je lui ai trouvי un appartement dans l'un de ces buildings et j'ai parlי de lui א mon copain pour qu'il l'aide א se refaire un milieu de vie loin de ses petits diables d'Alphabet City.
Alphabet City יtait peuplי d'anges beaucoup plus que de dיmons. Mais les dיsirs de Mark agissaient sur lui comme une baguette magique capable de transformer le jeu en passion, les sentiments en liaisons malsaines, le sexe en drogue hallucinante, le partage en orgie et les anges en dיmons. Il n'יtait pas le seul responsable bien s�r. Luis aurait pu ךtre un bon garחon et agir tout autrement. Mark rיduisait, au sens jיsuite du terme, les meilleures intentions א se perdre dans le gouffre de ses fantasmes. Il ne livrait pas clairement ses dיsirs secrets et morbides. Il en suggיrait seulement la prיsence: c'יtait pire. Chacun pouvait y ajouter ce qu'il imaginait et la «sauce» devenait «inmangeable» א la longue.
Je songeais alors א cette maxime de La Rochefoucault qui, mutatis mutandis, pourrait s'appliquer un peu dans ce cas-ci : « Les vertus se perdent dans l'intיrךt comme les fleuves se perdent dans la mer.»
Personne, ni les Portoricains, ni Mark, ni mךme Luis n'יtait en mesure de savoir tout le dיgגt moral et psychologique qu'allaient un jour provoquer les premiטres incursions de Mark dans les salles de divertissements et les lieux de rencontres des jeunes Portoricains d'Alphabet City et de Lower East Side. Chacun ne voulait qu'avoir un peu de plaisir et le sexe n'יtait-il pas justement l'un de ces plaisirs et non nיgligeable.
La rיalitי, c'est que le sexe n'est jamais un plaisir tout א fait innocent. Innocents sont ceux qui n'y voient qu'un simple jeu! C'est sans doute une idיe semblable qui inspira le brillant roi Henri III d'Angleterre quand il crיa un ordre de chevalerie pour protיger l'innocence quand un יvיnement porte soudain א voir mal et א faire mal lא oש il n'y a en principe que plaisir. Le prיtexte de la jarretiטre avait allumי toutes les suppositions, tous les fantasmes et ouvrait possiblement ainsi la porte א tous les crimes. Le roi en fut immיdiatement conscient. Il dיclara alors cette phrase qui allait devenir la devise de l'Ordre : « Honni soit qui mal y pense!». Le roi redoutait que le hasard des יvיnements de la vie puisse trop facilement induire א penser mal et א crיer ce mal א force d'y penser. Henri III avait saisi toute l'ambig�itי de la sexualitי humaine et de sa morale aussi, par consיquent.
C'est, א la fois, sur cette inquiיtante et rיconfortante parole royale que je vous laisse analyser vos propres fantasmes.
ְ suivre...Big Apple 19; Nouvelle histoire : Premier יpisode : Une ballade א Flatiron
ALEXANDRE